Se reconstruire après une rupture
La séparation est bien souvent un cataclysme personnel. L’estime de soi et la foi en l’avenir sont ébranlées. Les ressources pour les remettre à niveau sont en nous, oui, mais comment les trouver ? De la consultation de professionnels à la nécessité de ne rien occulter, voici les clés de la reconstruction.
L’état de choc dans lequel nous laisse la séparation durant les semaines qui la suivent nous conduit à penser qu’on n’arrivera ni à faire face ni à se reconstruire. C’est heureusement faux. Bien entendu, pour ce faire, il faudra mobiliser l’énergie qu’il nous reste (et il en reste !), et aussi se nourrir de l’extérieur sans être trop exigeant avec soi-même. Tout ne se fait pas en un jour.
Se faire aider par une tierce personne
Choisir de se faire aider par un thérapeute est un premier pas vers la résolution des problèmes affectifs. Après une rupture, la charge est lourde. Il faut se remettre sur pied (en faisant son deuil amoureux), réorganiser sa vie en solo, reprendre confiance. Si l’aide des proches, d’un confident ou même de forums de discussion sur Internet peut faire du bien, elle n’est en général pas suffisante. Le soutien de professionnels est alors une solution qu’il faut envisager. Psychologues, psychiatres, psychanalyses, coachs, par leur écoute, leur soutien, leur capacité à nous aider à comprendre les raisons de la rupture (et parfois sa nécessité), sont un appui précieux permettant de récupérer efficacement et plus vite.
(Ré)apprendre à faire ce qui est bon pour soi
La rupture a cette particularité de raviver des blessures plus ou moins endormies lorsqu’on était en couple. Les éventuelles fragilités, mais aussi les maux liés à l’enfance (manque d’amour, divorce des parents…), peuvent ressurgir. La séparation doit alors être l’occasion de faire ce qu’il faut pour se réconcilier avec soi-même et avec son passé, d’être en harmonie avec ce que l’on est. Outre l’accompagnement par un professionnel, il faut veiller à faire des choses qui sont bonnes pour soi. Réaménager son intérieur, faire du sport, libérer du temps pour ses passions… Ce sont des actes concrets qui permettent de retrouver qui l’on est et de reconstruire une image positive de soi.
Bien s’entourer
Les amis, la famille, les collègues, s’ils ne sont pas les acteurs principaux de notre reconstruction, ont un rôle à jouer dans cette dernière. Ils vont être les témoins d’une renaissance et l’accompagner. Parfois, ils seront nos confidents. À d’autres moments, ils seront les garde-fous qui endigueront une envie de vengeance ou viendront nous venir en aide quand on se replie sur soi-même. Il est essentiel, lors d’une séparation, de s’entourer de personnes bienveillantes. À l’inverse, il faut savoir mettre à distance les personnes qui nous sont néfastes, celles qui nous envoient des énergies négatives (par leurs paroles ou leur attitude) ou qui sont trop directives et nous pressent de suivre des conseils qui correspondent à leur caractère, à leur situation, mais pas aux nôtres. L’entourage doit être un facilitateur dans le chemin qui nous mène à la guérison du mal d’amour… et surtout des maux antérieurs à ce dernier.
Ne rien occulter
Vouloir oublier l’histoire d’amour qui se termine est naturel, certes, mais cela n’est pas une bonne option pour autant. Une relation, qu’elle ait été heureuse ou malheureuse, fait partie du passé. Si on occulte cette histoire d’amour, elle nous rattrapera forcément à un moment ou à un autre. Passer par le processus de deuil amoureux et ses différentes phases sera bénéfique. Ce travail sera plus ou moins long selon les personnes mais, lorsqu’on le fait, il se termine par l’acceptation de la rupture, sans colère ni regrets, parfois avec pragmatisme.
« Il n’y a pas d’âge pour se reconstruire »
« A priori, on se reconstruit avec moins de pression et moins d’anxiété à 20 ans qu’au fur et à mesure qu’on vieillit. Quand on avance en âge, on a tendance à penser que les chances de trouver l’âme sœur sont plus faibles. L’image de soi est souvent plus dévalorisée que lorsqu’on est tout jeune. On a moins d’amis aussi et, s’agissant des personnes de 60 ou 80 ans par exemple, on n’a pas forcément le réflexe d’utiliser les applis de rencontres. Cela étant dit, il n’y a pas de vérité absolue. Certaines femmes et certains hommes, qui ont eu énormément de complexes à 20 ou 30 ans, s’en sont débarrassés plus tard (or, quand on s’accepte, on plaît davantage aux autres). On observe surtout des avantages et des inconvénients à tout âge : en début de vie, une multitude de possibilités de rencontres s’offre à soi, on est optimiste, mais on se connaît moins bien qu’en fin de vie, donc on tâtonne plus. Plus vieux, on est plus difficile mais on sait encore mieux qui on est. On sait ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas, donc on se trompe moins. Ce qu’on a vécu sera déterminant. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas d’âge pour le bonheur et pour guetter l’arrivée d’un SMS comme un adolescent. »
Éva Holoubek, psychologue clinicienne