Quel psychothérapeute choisir selon sa personnalité ?
La psychothérapie est un travail qui dure plusieurs semaines, parfois plusieurs mois ou années. Dans le cadre de la rupture amoureuse, il se révélera particulièrement bénéfique. De la personnalité du praticien à sa méthode, rien ne doit être laissé au hasard.
Que ce soit avant, pendant ou après la séparation, consulter un « psy » permet de mieux appréhender les événements, de les gérer avec méthode et plus rapidement que si l’on choisit d’avancer seul. Choisir un professionnel en fonction de sa propre sensibilité et de ses besoins est essentiel.
Bien s’entendre pour bien avancer
Pour gérer une rupture, le soutien d’un psy n’est pertinent que si vous vous sentez suffisamment en confiance avec lui pour évoquer tous les aspects de votre séparation, sans rien occulter. Il faut avoir envie de travailler avec lui sur les racines du mal. Sans devenir les meilleurs amis — cela n’est pas le but en plus d’être contreproductif —, l’aspect relationnel est très important ; il est primordial de « bien s’entendre » avec son psy. Redouter d’aller voir son thérapeute ou ne pas avoir envie de se livrer à lui quand on le voit est un signe que cela ne fonctionne pas. En général, on sent vite les choses, souvent dès la première séance : soit le courant passe et c’est bon signe pour la suite, soit quelque chose nous dérange dans la personnalité du thérapeute (un côté froid, des questions amenées brutalement), et là il ne faut pas hésiter à passer son chemin.
Pour vous orienter vers quelqu’un qui vous correspondra sur le plan relationnel, rien ne vaut le retour d’expérience. Les recommandations du médecin généraliste qui vous connaît depuis longtemps et celles d’amis bienveillants sont un bon début pour rechercher le psy le plus adapté à votre personnalité. S’agissant des amis, veillez à vous assurer que le psy qu’ils vous conseillent ne les soigne plus. Cela pourrait mettre le praticien (qui reçoit les confidences de deux personnes proches en même temps) dans une posture ambiguë. Une fois les contacts en poche, décrochez votre téléphone et prenez le fameux premier rendez-vous qui vous permettra de valider le choix du psy, ou pas, et peut-être de démarrer le travail qui vous aidera à mieux vivre le processus de rupture.
Psychologue, psychiatre et autres psys…
Les confusions sont légion quand il s’agit de faire la distinction entre les différents types de psys. Si dans l’absolu tous peuvent apporter leur aide dans le cadre du processus de rupture, il faut savoir d’entrée de jeu à qui l’on s’adresse.
Le psychiatre est un médecin qui pose un diagnostic psychiatrique avant de proposer éventuellement une psychothérapie et, le cas échéant, un soutien médicamenteux. Comme tout médecin, il est soumis au code de déontologie médicale et peut délivrer des feuilles de soin, ce qui permet un remboursement par les organismes de Sécurité sociale et de mutuelle. Cela peut constituer un critère de choix lorsqu’on a des moyens modestes ou que l’on sent qu’on a besoin d’une aide médicamenteuse pour cesser par exemple de cogiter autour de la séparation, de ses racines et de ses conséquences.
Le psychologue, quant à lui, est diplômé en psychologie. Il peut prendre la suite du psychiatre pour assurer la psychothérapie conseillée par son confrère. Il peut par ailleurs effectuer un diagnostic psychologique et recommander le suivi d’une psychothérapie si nécessaire. Il ne peut en revanche pas délivrer de feuille de soin et d’ordonnance. Son empathie, son écoute souvent active, sa capacité à communiquer pour vous amener petit à petit à résoudre vos maux sont les qualités que vous attendrez de lui en général.
Enfin, le psychanalyste propose ce qu’on appelle des cures psychanalytiques à ses patients. Ce travail très en profondeur peut durer plusieurs années. Si vous optez pour cette méthode parce que vous pensez que votre rupture est le moment ou jamais de faire un intense travail d’introspection, vous devez être préparé à y consacrer un certain temps. Gardez aussi en tête que vous ne serez pas dans une forme de conversation avec votre psy. La législation actuelle n’exige pas de diplôme pour exercer la profession de psychanalyste. Vérifiez que le professionnel que vous contactez a suivi une formation théorique encadrée par l’une des différentes sociétés, écoles, fédérations de psychanalyse – souvent, il aura même une formation de psychologue ou de psychiatre – et qu’il a lui-même suivi une cure psychanalytique (indispensable pour exercer).
Attention ! Pour se réclamer du titre de psychothérapeute, le praticien doit être psychiatre, psychologue clinicien ou avoir suivi une formation reconnue. Il est important de bien vérifier toujours le parcours du praticien.
À chaque psy sa façon de travailler
La méthode du psy doit avant tout convenir au patient. Certains psychiatres ou psychologues sont dans l’échange. Ils instaurent un véritable ping-pong verbal avec leur patient. Ils posent des questions, réagissent immédiatement aux réponses. Ils provoquent ou bousculent même le patient parfois. D’autres au contraire n’hésitent pas à installer de longs silences, n’intervenant que ponctuellement pour aider leur interlocuteur à aller plus loin dans sa réflexion et pour qu’il prenne, seul, conscience de son fonctionnement. Certains proposent d’avancer ensemble vers la découverte des causes de certains problèmes et leurs solutions éventuelles, d’autres considèrent que le patient gagne à puiser dans ses ressources personnelles pour les mettre au jour. À chacun sa méthode, pour peu qu’elle vous convienne, vous permette d’avancer et de comprendre pourquoi cette histoire d’amour et peut-être les précédentes se sont arrêtées. C’est ainsi qu’on ne refait plus les mêmes erreurs.
Homme ou femme, telle est la question
On peut préférer parler à un homme plutôt qu’à une femme, et inversement, surtout au moment d’évoquer un sujet aussi intime que celui de la séparation. Cette préférence joue aussi au moment de choisir l’avocat qui gérera le divorce (dans l’hypothèse où vous étiez marié). Pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas pour le psy ? Même si ce qui compte, c’est que la personne, homme ou femme, soit un professionnel compétent, si vous vous sentez plus à l’aise en faisant un choix « genré », il faut suivre votre instinct.
Les thérapies brèves sont-elles efficaces en cas de séparation ?
Les TCC (thérapies comportementales et cognitives), l’hypnose, l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), entre autres, sont des thérapies brèves qui proposent en quelques séances d’apaiser les souffrances. Dans le cas d’une rupture amoureuse, elles peuvent apporter un mieux-être. Grâce à l’hypnose, on coupe plus facilement le lien de dépendance à l’autre. Avec les TCC, on repart avec des clés pour agir et penser différemment suite à la séparation. Avec l’EMDR, on guérit plus facilement du traumatisme lié à la rupture amoureuse. Si vous envisagez l’une de ces thérapies, faites-vous conseiller un professionnel reconnu et sachez qu’elles vous aideront à gérer l’après-rupture, mais pas forcément à comprendre pourquoi cette rupture est survenue.