Santé mentale : de la crise sanitaire à la crise de nerf

Portrait de studio d'une jeune femme triste sur un mur blanc.

Isolement social, troubles du sommeil et d’anxiété, dépressions, comportements à risques et addictions… : la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 révèle chaque jour un peu plus les stigmates psychologiques dont elle est à l’origine. Pas toujours identifiables ni visibles, ces effets touchent pourtant de nombreux individus et ébranlent plus fortement encore les plus fragiles : les jeunes et les personnes isolées ou soumises à la précarité tout particulièrement. Psychologues et psychiatres tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme sur la dégradation générale de la santé mentale qu’ils constatent quotidiennement auprès de leurs patients et sur les conséquences profondes d’une crise qui tend à perdurer.

Aux sources du mal-être…

Entre surinformation et désinformation, entre hyper responsabilisation et culpabilisation, chacun a de quoi se sentir un peu perdu au cœur de la crise. Creuset d’angoisses inédites, de sentiments paranoïaques qui invitent chacun à se méfier de chacun, mais aussi de peurs liées à l’avenir, la crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons est une véritable poudrière psychique. À travers elle, ce sont toutes nos relations aux autres, à la société en général et nos perspectives d’avenir qui sont remodélisées. L’incertitude dans laquelle nous vivons, les contraintes quotidiennes que nous subissons, altèrent nos comportements et sapent les fondements de notre équilibre psychologique, plus ou moins fortement d’un individu à l’autre.

Les plus fragiles toujours en première ligne

Si d’un point de vue médical la pandémie touche plus particulièrement les personnes les plus fragiles, de par leur âge, leur état de santé ou leurs conditions de vie, il en est de même en matière de santé mentale. Ce n’est donc pas un hasard si les jeunes et les personnes précaires sont davantage touchés. Encore étudiants ou en recherche d’emploi pour la plupart, les premiers ont bien souvent des ressources limitées. La dégradation de leurs conditions de vie et d’étude entraîne inévitablement celle de leur état psychologique, que vient renforcer la carence en relations sociales, si importantes à l’âge où l’on se construit en tant qu’adulte. Pour les personnes dites précaires, les indicateurs sont là aussi préoccupants. L’isolement, la perte d’un emploi, des conditions de travail difficiles ou encore le manque de ressources pèsent lourdement dans la balance psychique. Rien de surprenant, dès lors, de voir le stress et l’anxiété gagner chaque jour du terrain. Autre conséquence que l’on peut craindre enfin : les demandes de prise en charge différées. De nombreuses personnes négligent leur santé mentale et attendent avant de consulter un psychologue ou un psychiatre, que ce soit par manque de moyens ou sentiment de honte. Or ces troubles se diagnostiquent et se soignent. Vous ne devez donc pas hésiter à en parler avec votre médecin traitant qui vous saura vous conseiller et vous orienter vers un professionnel.

« En parler, c’est déjà se soigner »

A disposition le  numéro vert 0 800 130 000  pour répondre à toutes les questions liées à la COVID-19 (confinement, règles de déplacement, etc) et pour orienter les personnes qui en expriment le besoin vers une écoute et un soutien psychologique et le site Psycom.org, site d’information proposant une information fiable, accessible et indépendante (« comprendre » ; « s’orienter » ; « agir ») sur la santé mentale et les troubles psychiques ainsi que des contenus spécifiques sur la santé mentale et la COVID-19. .