Mieux vivre avec un cancer
Après l’annonce d’une maladie grave telle que le cancer et le choc qui lui est associé vient le temps de la prise en charge médicale. Il existe des moyens de vivre au mieux cette période éprouvante.
Une fois les traitements commencés, qui exigent de nombreux allers-retours entre le domicile et l’hôpital, la fatigue est l’un des premiers symptômes dont se plaignent les malades. Pour se reposer au mieux, il est conseillé de dormir quand la fatigue se fait ressentir, quel que soit le moment de la journée. Les siestes sont d’ailleurs recommandées. L’autre grande plainte des patients concerne bien souvent l’alimentation. Difficile de garder un bon appétit lorsqu’on est malade. Là aussi, il est conseillé de manger selon ses envies et ce qui fait plaisir, l’objectif étant de s’assurer un apport nutritionnel suffisant. Cela peut être par petites quantités, plusieurs fois par jour. Sur le plan physique, la gestion de la douleur doit aussi être une priorité. Des consultations spécialisées sont proposées dans les services de soins, afin de permettre aux malades d’exprimer leur ressenti et leur proposer des solutions.
Garder le moral
Pour essayer de conserver une image de soi positive quand on est malade, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, la pratique d’une activité physique. Cela peut être de la marche ou de la gymnastique douce, voire de la natation en fonction de ses capacités et des conseils délivrés par le médecin. L’autre aspect à ne pas négliger est son apparence physique. Cela peut paraître anodin, mais prendre le temps de réaliser un soin des mains, du visage, etc. permet de se réapproprier son corps et de l’aimer malgré cette épreuve. Pour les femmes, le choix d’une perruque se révélera peut-être nécessaire. Des spécialistes de la coiffure peuvent être sollicitées dans les services de soins pour apporter à la patiente toutes les réponses aux questions qu’elle se pose.
Bien s’entourer
L’annonce d’un cancer est souvent associée à une prise de conscience brutale de sa propre disparition. « C’est quelque chose de très difficile à envisager ; la qualité de l’entourage du malade doit donc être très importante, explique Patrick-Ange Raoult, psychologue-clinicien. Plus le patient sera entouré de personnes qui acceptent sa maladie, plus cela sera facile pour lui. » Si le malade ne peut se confier à ses proches, il peut se tourner vers un spécialiste (psychologue ou autre), voire s’adresser à un groupe de parole. Des réunions sont souvent organisées, en clinique ou à l’hôpital, pour permettre aux patients d’échanger. Dans tous les cas, une parole libérée permettra aussi à la personne souffrante de régler des problèmes toujours remis à plus tard. « Bien souvent, il y a un avant et un après la survenue du cancer, explique le spécialiste. L’annonce de la maladie remet beaucoup de choses en question et recentre le patient sur l’essentiel. » Cela peut passer par le fait de dire des choses jamais dites jusqu’à présent ou la réalisation d’un projet de vie ; peut-être aussi l’organisation apaisée et sereine de sa succession.
L’avis de l’expert
L’après-cancer et le retour à la vie d’avant
De l’avis de Patrick-Ange Raoult, le retour à la vie d’avant cancer ne doit pas forcément être à l’identique. « Cette épreuve remet bien souvent beaucoup de choses à plat, indique-t-il. Elle engage une sorte de maturation chez le patient, qui recentre ses priorités et réorganise sa vie en fonction de ces dernières. » Cela peut notamment passer par un changement de vie professionnelle ou personnelle. « Paradoxalement, c’est la richesse qu’apporte une maladie grave : une fois guéri, on vit une sorte de renaissance et on revient à l’essentiel », conclut le spécialiste.