Surmonter le deuil périnatal ou le deuil du nourrisson
Comment faire le deuil d’un enfant qu’on a si peu connu ? Même si l’on n’a pas ou peu de souvenirs avec lui, voir partir son bébé est une douleur qui réclame le plus grand soutien de la part de l’entourage, familial et professionnel.
Faites reconnaître votre deuil
« Vous êtes jeunes, vous aurez d’autres enfants », « Il vaut mieux l’avoir perdu maintenant que plus tard »… Malgré leurs bonnes intentions, les proches peuvent avoir des propos maladroits, comme s’ils avaient l’impression que le bébé n’avait pas vraiment existé. Pour se reconstruire, il est important de mettre des mots sur l’épreuve qu’on a vécue. Un terme a même été créé pour désigner ces parents qui perdent un enfant très jeune ou in utero : ce sont des « paranges » (parents d’un ange). Une manière de reconnaître leur souffrance si particulière.
Mettez en place des rituels
Même si l’enfant est mort dans le ventre de sa mère ou juste après sa naissance, lui dire au revoir est nécessaire pour être en mesure d’entamer le processus de deuil. La sage-femme peut vous proposer de le prendre dans vos bras si vous le souhaitez. Réfléchissez aussi aux rituels qui auraient du sens pour vous : vous pouvez donner un prénom à votre bébé, l’inscrire dans le livret de famille, demander une empreinte de son pied, son bracelet de naissance, une photo… Une cérémonie de funérailles peut parfois être organisée au sein de l’hôpital. Certains plantent parfois un arbre en souvenir de leur enfant.
Parlez-en en famille
Ce n’est pas seulement un bébé qui a disparu, mais aussi tous les rêves et espoirs familiaux qui l’accompagnaient depuis plusieurs mois. Ce projet mobilisait toute la famille : les parents mais aussi les autres enfants, qui doivent eux aussi faire leur deuil. Garder le silence sur ce qui s’est produit n’est pas un service à leur rendre : mieux vaut leur dire la vérité avec des mots simples, être à l’écoute de leurs questions et préoccupations… Vous pouvez vous aider d’un livre pour évoquer ce sujet douloureux avec eux. Plusieurs titres existent, comme La Vie de Gabriel ou l’histoire d’un bébé plume de Katia Fouletier-Faurie (à commander ici).
Participez à un groupe de parole
Extérioriser sa souffrance est primordial, d’autant qu’on peut se sentir très seul dans ce deuil pour lequel les proches ont parfois peu d’empathie. De nombreuses associations viennent en aide aux parents : Agapa, L’Enfant sans nom, Naître et vivre… Mention spéciale à l’opération « Une fleur, une vie », un événement artistique organisé chaque année au mois de mai. Lors de cette journée, parents, grands-parents, frères, sœurs et amis peuvent venir déposer une fleur pour rendre hommage à leur petit disparu et confectionner ensemble un immense bouquet coloré.
La mort subite du nourrisson
C’est sans doute la disparition la plus difficile à accepter : elle survient brutalement, sans raison, et représente la première cause de décès chez les bébés âgés de 1 mois à 1 an (90 % des cas ayant lieu avant l’âge de 6 mois). Chaque année, environ 250 nourrissons sont victimes de mort subite en France. Ce chiffre a baissé de 2000 à 2013 grâce à certaines mesures préventives : couchage des bébés sur le dos sans couette ni oreiller, température modérée (18-19 °C), limitation du tabagisme passif… Néanmoins, une légère augmentation est constatée depuis 2013. En cause : le cododo et la tendance consistant à laisser dormir un bébé sur le ventre de l’un de ses parents.