Les données de l’orphelinage
Un enfant peut être orphelin de ses deux parents ou de l’un d’entre eux. Alors que le nombre d’orphelins augmente chaque année en France, la situation de ces derniers au sein de la société peine à évoluer. Les études montrent en effet qu’un orphelin n’a pas les mêmes chances de réussite scolaire qu’un autre enfant.
Qu’est-ce qu’être orphelin ?
Un orphelin peut avoir perdu l’un de ses parents ou les deux. L’orphelin « simple », dont le père ou la mère est décédé(e), vit le plus souvent avec le parent survivant. Mais lorsque l’enfant n’a plus ses deux parents, une tutelle doit être mise en place. L’orphelin « double » sera pris en charge soit par un membre de sa famille (oncle, tante, grands-parents), soit par l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Si le tuteur n’a pas été désigné par le dernier parent survivant, il est nommé par le conseil de famille. Si aucun membre de la famille ne peut assurer la tutelle, l’enfant est confié aux services de l’ASE, qui établissent un procès-verbal décrivant les raisons et les circonstances de la remise de l’orphelin ; l’enfant devient pupille de l’État et n’a par conséquent plus de lien de filiation. Une tutelle est alors organisée par le préfet et le conseil de famille des pupilles de l’État. L’enfant est ensuite placé dans une pouponnière ou auprès d’une famille d’accueil. Ce statut de pupille de l’État a pour objectif de protéger l’orphelin mineur. Un cadre de projet de vie se met en place, qui peut aboutir à l’adoption de l’enfant.
Orphelin : une situation pas assez reconnue
Le statut d’orphelin est encore mal reconnu et pas assez accompagné en France. Le retour à l’école pour l’orphelin constitue une étape difficile. La mort reste un sujet tabou dans notre société, d’autant plus au sein de l’école. L’enfant qui vient de perdre un ou ses deux parents pourra rencontrer des problèmes de concentration, des troubles de la mémoire, des difficultés relationnelles, voire développer des comportements agressifs avec ses camarades. L’orphelin peut ainsi rapidement se retrouver en situation d’échec scolaire. « Les orphelins s’expriment peu, on les écoute peu, regrette à ce sujet Christiane Poirier, présidente de la Favec (Fédération des associations de conjoints survivants et parents d’orphelins). Nous avons donc décidé de leur donner la parole afin d’imaginer un accompagnement adapté. »
Pour ces raisons, des mesures d’accompagnements sont indispensables. La situation de l’orphelin doit être mieux appréhendée par le corps enseignant et le personnel de l’éducation. Des actions de sensibilisation doivent être entreprises pour que l’enfant orphelin retrouve sa place à l’école.
L’orphelinage en chiffres
L’Ined (Institut national d’études démographiques), dans une étude soutenue par la Fondation OCIRP, estime qu’il y aurait en moyenne un enfant par classe primaire ayant perdu l’un de ses parents et deux enfants par classe au lycée. En 2017, la France comptait environ 650 000 jeunes orphelins de moins de 25 ans. Une autre étude menée par la Fondation Ocirp et l’Ifop en 2016 montre que « 28 % des adultes ayant perdu un parent pendant l’enfance ne sont titulaires d’aucun diplôme, contre 17 % de l’ensemble des adultes ». Ces chiffres poussent à reconnaître que les orphelins sont injustement pénalisés par leur condition.
L’adoption intra-familiale
L’Ocirp a créé un guide, L’Enfant orphelin : Démarches et droits, afin d’informer sur le statut de l’orphelin. Il est disponible sur Ocirp.fr. L’ouvrage Invisibles orphelins, de Magali Molinié et paru aux Éditions Autrement, fait état, notamment grâce à de nombreux témoignages, des singularités du parcours des orphelins et propose des clés pour les accompagner dans leur deuil, les aider à grandir et à se reconstruire.