Gérer les répercussions de l’orphelinage sur l’enfant
Déjà compliqué à l’âge adulte, le décès d’un parent est un véritable drame pour un enfant. Voici des pistes pour comprendre ce qu’il ressent et pour l’accompagner au mieux.
Confronté à la mort de l’un de ses parents, un enfant ne réagira jamais comme un autre en fonction de son caractère, de son histoire familiale, de son âge, etc. Pour autant, les psychologues reconnaissent qu’il est naturel de ressentir des sentiments parfois contradictoires.
Les conséquences de l’orphelinage
Le deuil de l’un des parents dans l’enfance se manifeste souvent par un attachement excessif au second de façon régressive. L’enfant peut aussi manifester de la colère soit parce que le décès de son père ou sa mère lui semble insupportable, soit parce qu’il n’est pas compris par le parent survivant. D’autres enfants deviennent hyperactifs et noient ainsi le chagrin dans l’action, tandis que d’autres en perdent momentanément le sommeil. La plupart ont tendance à somatiser tout simplement parce qu’ils parviennent uniquement à exprimer autrement leur souffrance de cette manière. Enfin, certains développent de véritables dépressions.
Comprendre l’indifférence
Quelle que soit la cause de la mort, qu’elle soit brutale ou attendue, un enfant qui perd l’un de ses parents voit logiquement son monde s’écrouler. Certains expriment ce bouleversement en pleurant à chaudes larmes quand d’autres semblent parfaitement indifférents. Pour autant, l’absence de réaction ne signifie pas que l’enfant ne ressent aucune émotion. Ce comportement traduit soit une forme de déni qui lui permet de se protéger momentanément de la violence de l’annonce, soit une volonté de préserver son entourage déjà bouleversé.
L’accompagner sans le brusquer
Aider un enfant confronté à la mort de l’un de ses parents n’est pas chose aisée ; il faut avant tout faire preuve de bienveillance et le rassurer. Il s’agit de répondre à ses questions concernant les circonstances du décès et d’écouter ce qu’il peut exprimer, notamment concernant ses relations avec le parent décédé. Les proches doivent aussi pouvoir se retrouver régulièrement entre eux afin de partager leurs souvenirs du défunt pour aider l’enfant à faire son travail de deuil. En effet, le deuil d’un enfant qui perd un parent est intimement lié à celui des adultes qui l’entourent : plus ces derniers partageront leurs sentiments, plus il se permettra de le faire également.
Quand consulter ?
Si le décès d’un parent est naturel à l’âge adulte, il ne l’est pas durant l’enfance, période où la personnalité n’est pas complètement construite. Les plus jeunes ont besoin d’être soutenus et entourés, mais le parent survivant n’est pas toujours en capacité de jouer ce rôle tant il est lui-même submergé par la tristesse. Faire appel à un psychologue peut permettre à l’enfant comme à son parent de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent et de passer ce cap ô combien douloureux.
Le cas particulier du suicide
Le deuil provoqué par un suicide est traumatique. La culpabilité que peut ressentir un enfant est quasiment omniprésente et peut avoir de lourdes conséquences ; il se demandera sans cesse : « Pourquoi ? » Ce sentiment peut s’accompagner de « punitions » qu’il s’inflige à lui-même et qui justifient de faire appel à un professionnel.