Les différentes phases du chômage et comment en tirer parti

Chômage

Le chômage est un événement que beaucoup de personnes subissent au cours de leur carrière. Pourtant, passé le premier choc, il est important de retrouver ses esprits et de veiller à ses intérêts. Négocier son départ, définir et adopter une stratégie ciblée de recherche d’emploi, mettre à profit cette période pour repenser ses priorités, telles sont les étapes clés permettant de décrocher un nouveau poste.

1. OPTIMISER SON DÉPART

Il convient de garder la tête froide et de négocier les conditions de départ en tenant compte des marges de manœuvre autorisées par le motif du licenciement (économique ou disciplinaire).

 

Les circonstances du départ 

Elles doivent être les plus favorables pour vous. L’élément de base de la négociation est votre salaire brut annuel (et non net) ainsi que tous les autres éléments s’il y a lieu (treizième mois, primes et bonus éventuels, à l’exception de l’intéressement). D’autres critères sont à considérer : avantages en nature (voiture, téléphone portable, etc.), ancienneté, âge, situation personnelle, employabilité, clause de non-concurrence, etc. Outre l’aspect financier, la discussion peut porter sur la durée du préavis, la réputation interne et externe, les mesures d’accompagnement (frais de formation ou de reclassement externe, aussi appelé outplacement en anglais). Souplesse et fermeté sont les maîtres mots d’une négociation bien menée. Être assisté est donc primordial, surtout si le départ n’était pas prévisible.

 

Savoir s’entourer 

Plusieurs interlocuteurs peuvent apporter leurs connaissances et leur soutien. L’inspection du travail fournit toutes les informations liées aux procédures de licenciement, aux indemnités légales et aux documents que doit remettre l’employeur. Les représentants du personnel dans les entreprises (remplacés par le comité social et économique à l’horizon 2020) de plus de dix salariés ou les conseillers du salarié (dont la liste est disponible en mairie ou sur www.direccte.gouv.fr) jouent un rôle d’assistance et de soutien très précieux. Ils sauront vous conseiller et veiller à vos intérêts, et ce gratuitement.

 

Se préparer à rebondir pour ne pas sombrer 

Après avoir entamé les démarches administratives auprès de Pôle emploi, s’offrir un break pour décompresser et digérer son départ est naturel. Il convient cependant de veiller à ne pas sombrer dans une spirale de ressentiment et de négativité. Prendre soin de soi est une bonne chose, se lamenter sur son sort en est une autre. En 30 jours seulement, des habitudes, bonnes ou mauvaises, peuvent être prises. Cette période de transition doit être l’occasion de mettre sur pied une stratégie de recherche d’emploi en clarifiant les angles d’attaque et en dressant un emploi du temps optimal.

 

Se valoriser et se former 

La période qui suit le départ de l’entreprise est l’occasion de mettre à profit une partie de son temps libre pour reprendre une activité sportive (source de valorisation de soi) ou de se former pour monter en compétences. Outre les organismes de formation et Pôle emploi, les autoformations en ligne disposent de cours de qualité souvent gratuits par le biais des OpenClassrooms ou des MOOC (annuaire disponible sur ici). Ces plates-formes délivrent par ailleurs des certificats de compétences dans des domaines extrêmement variés et de différents niveaux, de plus en plus reconnus par les entreprises. 

 

Rompre l’isolement 

Conserver un certain rythme social renforce la motivation et la détermination. Ainsi, faire du bénévolat dans son domaine professionnel est une source de valorisation et une manière de mettre à profit ses compétences ; cela peut être considéré comme un point très positif par les recruteurs. Attention toutefois ! Cette activité ne doit pas être chronophage ni avoir une incidence sur votre objectif premier : retrouver un emploi. Les groupes de recherche d’emploi sont également un moyen de recevoir un retour d’expérience et de partager la sienne non négligeable. Outre Pôle emploi, vous en trouverez près de chez vous par l’intermédiaire de votre mairie et d’associations d’anciens élèves et en ligne.

2. LES STRATÉGIES DE RECHERCHE

L’erreur à éviter est la recherche tous azimuts. Il faut au contraire définir et adopter une stratégie ciblée.

 

Se renseigner sur les secteurs d’activité 

Que vous restiez dans votre domaine d’activité ou que vous en changiez, se tenir informé des particularités du secteur dans lequel vous postulez vous permet de partir d’une base solide. Connaître les chiffres du marché, les innovations, les tendances, les rémunérations et les principaux acteurs vous donnera une idée globale de son niveau d’attractivité. Le site https://www.orientation-pour-tous.fr, créé par l’État et les régions, regroupe des données précieuses par activité ou par fonction. Les fédérations professionnelles et les journaux spécialisés peuvent également renfermer des informations ciblées.

 

S’informer sur les besoins des recruteurs 

L’emploi est trouvé quand il y a adéquation entre l’offre et la demande. Savoir déterminer les compétences attendues par les employeurs permet d’adapter son profil : en actualisant ses compétences (remise à niveau), en en développant de nouvelles (langues, logiciels, techniques, etc.), en cernant ses atouts et ses faiblesses, voire en révisant ses prétentions, notamment au niveau du salaire. Le site https://labonneboite.pole-emploi.fr/ indique le potentiel d’embauche des entreprises selon le métier et le périmètre géographique recherchés.

 

Soigner son e-réputation 

La grande majorité des recruteurs consultent Internet pour se faire une idée du profil des candidats. Tapez votre nom sur un moteur de recherche afin d’identifier les éléments susceptibles d’avoir un impact négatif sur votre future embauche : photos, commentaires nominatifs, opinions diverses, etc. Nettoyez au maximum votre profil digital (soit seul en modifiant les paramètres, soit en vous adressant aux administrateurs des sites concernés) et laissez (ou ajoutez) les informations les plus pertinentes.

 

Travailler son argumentaire 

Le marché de l’emploi est tendu et la concurrence peut être rude. Il convient donc de sortir du « lot » et de convaincre les recruteurs que vous êtes celui qu’ils recherchent : atouts, compétences particulières, qualités personnelles, justification des prétentions, tout doit être passé au crible et justifié lors d’un entretien.

 

Les différents modes et sources de recherche 

Que vous répondiez à une annonce ou envoyiez une candidature spontanée, certains points demandent de la vigilance.

– Les cvthèques : la majorité des recruteurs puisent dans le vivier des cvthèques (base de données de CV mis en ligne sur une plate-forme dédiée). Pour que le vôtre ressorte parmi tant d’autres, il est important qu’il contienne des mots-clés – noms de logiciels et de techniques, vocabulaire spécifique à la profession recherchée. De même, une mise à jour régulière de votre CV vous permettra de « rafraîchir » la date de mise en ligne et le replacera en haut de la « pile ».

– les annonces en ligne : privilégiez les offres d’emploi postées directement sur les sites des entreprises (rubrique « recrutement »), des fédérations professionnelles ou de Pôle emploi, car elles sont généralement actualisées et n’ont pas vocation à vous « spammer », comme certains sites d’annonces le font. Néanmoins, dans tous les cas, la vigilance est de mise quand les conditions d’embauche sont trop alléchantes ou qu’une contribution financière vous est demandée sans garantie de retour. Les faits divers sont émaillés de fraudes à l’embauche. Méfiance, donc.

– les cabinets de recrutement et les agences de travail temporaire : les entreprises font appel de plus en plus souvent à ces structures intermédiaires. Souvent spécialisées dans un ou plusieurs secteurs d’activité et très au fait des besoins des entreprises, elles procèdent à une sélection rigoureuse des candidats (entretiens multiples, tests techniques et de personnalité, mises en situation, etc.). Les CV peuvent être déposés en ligne sur www.cabinet-recrutement.org (annuaire des cabinets de recrutement) et sur www.prismemploi.eu (professionnels de l’intérim).

3. LE RETOUR À L’EMPLOI

La période de chômage fragilise et peut éroder la confiance en soi. Il est cependant important de ne pas se jeter sur la première offre venue, ni de se brader pour obtenir un poste à tout prix. De même, une fois l’emploi retrouvé, il convient de continuer à entretenir son réseau.

 

Ne pas tout accepter 

Tout en restant réaliste, projetez-vous dans votre futur emploi et envisagez les limites que vous ne franchirez pas et celles que vous êtes prêt à dépasser, qu’il s’agisse de salaire, d’horaires, de mobilité, de fonction, etc. Cette mise au point vous servira de garde-fou et vous évitera des sacrifices inconsidérés si une offre se présente. Elle est aussi importante dans la considération que vous avez de vous-même.

 

Initier et garder le contact avec les recruteurs 

Conférences, networking, événementiels d’entreprises, Salons, rencontres culturelles ou sportives ciblées sont toujours l’occasion de tisser des liens, base d’une approche personnalisée. En effet, un grand nombre de recrutements se font par cooptation : untel connaît untel et le recommande à un autre. Même si cela se révèle infructueux sur le moment, vous serez sorti de l’anonymat et votre candidature pourra être recommandée à un autre recruteur. Après chaque entretien, il est également important d’envoyer rapidement un e-mail de remerciement à chacune des personnes qui vous a reçu : pour être efficace, le message doit être court, personnalisé et souligner succinctement vos meilleurs atouts pour le poste concerné. Ne faites cependant pas dans la surenchère et ne harcelez pas non plus vos interlocuteurs par des relances répétées.

 

Entretenir son réseau après le retour à l’emploi 

Ça y est, votre stratégie de recherche a porté ses fruits : vous avez décroché un job ! Il n’est pas question pour autant que vous désertiez votre réseau professionnel : continuez de l’animer, de répondre aux sollicitations, de donner des conseils, de faire des recommandations, de participer aux forums et de rester actif sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Viadeo, Facebook, Twitter, etc.). L’objectif est de garder et d’entretenir des liens basés sur la générosité réciproque, éloignée de tout opportunisme qui finirait par devenir contre-productif.