Accompagner un proche dans son deuil
Comprendre les phases par lesquelles passe un proche en deuil est essentiel pour le soutenir face à l’épreuve. Détresse, colère, dépression… Votre présence est nécessaire à tous les instants, mais pas toujours de la même manière.
Le déni et la détresse
Le déni et la détresse constituent un mécanisme de défense érigé pour faire face à un deuil que l’on ne veut accepter. Toutefois, il est inutile de chercher à ramener l’endeuillé à la réalité de manière violente. Le plus important est d’être présent et de ne pas forcer les choses, comme l’explique Alain de Broca, docteur en philosophie et en sciences biomédicales, et spécialiste du soin palliatif de l’enfant, dans son ouvrage Deuil et endeuillés : « En pratique, moins on en dit, mieux on accompagne. » Votre proche viendra à vous quand il en ressentira le besoin.
Ces deux phases sont d’autant plus compliquées à dépasser si la personne endeuillée éprouve des difficultés à reconnaître et à exprimer sa souffrance, son mal-être. Or la tristesse est inhérente au deuil. Si votre proche est dans ce cas, évitez certaines formulations de type « Sois fort » ou « J’admire ton courage ». Autorisez au contraire ouvertement l’endeuillé, comme tout être humain, à faire preuve de faiblesse.
La colère et la révolte
Cris, larmes et rage sont les manifestations d’une prise de conscience de la perte. Favoriser l’expression de ses émotions est essentiel. Rassurez l’endeuillé sur le fait que vous êtes dans la capacité d’accueillir sa colère avec indulgence, sans porter de jugement. Si vous avez tissé un lien de confiance avec l’endeuillé, ce dernier parviendra davantage à exprimer ses émotions.
Voir un proche dans tous ses états n’est pas chose facile. Pour autant, gardez en tête que vous devez faire preuve de patience et de bienveillance. Entendez sa colère quand il la verbalise ou la manifeste. Relancez-le, posez-lui des questions pour l’amener à extérioriser ce qu’il ressent. « Accueillir l’agressivité de l’endeuillé permet de la détourner de lui-même », écrit Alain de Broca.
La dépression et la tristesse
Entre tristesse et apathie, ces périodes laissent à l’endeuillé le sentiment qu’il n’aura plus le goût de vivre. Ne cherchez pas à minimiser ce ressenti ou à nier ce qu’il traverse. En revanche, évoquer des histoires vécues en commun par le défunt et l’endeuillé permet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, de reconstruire une base solide et rassurante de souvenirs du défunt.
Proposez régulièrement des sorties à l’endeuillé pour lui permettre de se changer les idées et de sortir d’un environnement qui lui rappelle constamment la personne décédée. Adaptez-vous également à ses besoins. S’il ne veut pas affronter la foule, proposez-lui une balade en forêt ou un pique-nique. Ne forcez pas les choses s’il préfère rester seul.
La fin du processus de deuil
L’acceptation du deuil s’assortit bien souvent de l’intériorisation de certaines caractéristiques propres à la personne décédée. L’endeuillé poursuit ainsi certaines activités ou habitudes du défunt ou perpétue son souvenir grâce à l’écriture, à la création d’une association, etc. Soutenez ces initiatives, car elles sont le signe que le processus de deuil arrive à sa résolution, que l’endeuillé est en train de se reconstruire, d’accepter la perte de l’être aimé et son absence, de tout simplement recommencer à vivre.